
MOUVEMENTPRIMORDIAL
Sebastiano Bernardi
Je suis une personne ordinaire, sans talents particuliers.
S’il y a quelque chose qui me caractérise vraiment, c’est une curiosité tenace. Elle m’accompagne depuis toujours et me pousse à observer l’être humain sous tous les angles : dans ses gestes, ses relations, ses fragilités et ses élans.
Je n’ai jamais cherché à devenir un expert de tout. J’ai simplement suivi cette curiosité et, chemin faisant, j’ai gardé ce qui me semblait utile, concret et applicable à la vie réelle des personnes.
Pour donner plus de structure à cette recherche, j’ai approfondi l’anthropologie
(je suis diplômé en anthropologie, avec un mémoire en anthropologie des émotions ; je le précise pour clarté).
En parallèle, deux passions m’ont formé autant que mes études : les voyages et la littérature.
Voyager n’a jamais été, pour moi, « voir des lieux » : c’était écouter d’autres façons d’habiter le monde.
Les livres, eux, m’ont montré que beaucoup d’émotions que nous croyons « étranges » appartiennent en réalité à tous les humains : quelqu’un, avant nous, les a déjà ressenties et racontées. Cette prise de conscience allège.
Mais très vite, j’ai compris qu’un parcours académique, seul, ne suffisait pas : j’avais besoin de voir comment les idées se transforment en mouvement, en rythme et en relation.
J’ai alors senti que l’étude avait besoin d’être accompagnée par l’expérience directe du corps. J’ai donc commencé à pratiquer différentes formes de mouvement : théâtre, danse africaine, exercices de groupe basés sur le rythme. Non pas pour remplacer la théorie, mais pour l’éclairer autrement. Dans ces pratiques, j’ai perçu quelque chose que les livres ne pouvaient pas restituer. Quand le corps s’accorde aux autres, un ordre simple apparaît : une manière différente d’être.
​C’est là que j’ai compris que le jeu, la coopération et le rythme ne sont pas de simples activités « récréatives » : ce sont des outils profonds.
Ils ont eu sur moi des effets immédiats. Pas des miracles, mais des changements concrets : une vision plus claire, une stabilité physique et mentale plus solide, et surtout un élargissement réel de mon espace intérieur.
La dépression et l’anxiété, qui m’accompagnaient depuis des années, ont commencé à perdre de leur densité.
Elles ne sont pas disparues, mais elles n’occupaient plus tout le terrain. Quand l’espace intérieur s’agrandit, la douleur cesse d’être souveraine : elle devient une partie parmi d’autres, et non plus tout le paysage.
Changer ma manière de me mouvoir avec les autres a changé ma manière de les regarder.
Et cela a, inévitablement, transformé ma perception de moi-même.
Si tu te sens inadéquat parmi les autres, tu finis par te percevoir inadéquat partout. Mais si tu découvres que tu peux coopérer, soutenir et te laisser soutenir, ton image se réorganise. C’est comme ajouter de nouvelles lentilles : plus elles gagnent en profondeur, plus il devient naturel de trouver des solutions créatives.
Nous vivons dans une époque qui valorise l’individualisme tout en vidant l’individu.
C’est un peu comme rester assis trop longtemps : on oublie combien il ferait bon se relever et bouger. Les activités qui nous soignent vraiment — sport, musique, nature, jeu, lecture — fonctionnent parce qu’elles intensifient notre humanité et la relient à quelque chose de plus vaste.
Et toutes résonnent, d’une manière ou d’une autre, avec des dynamiques de groupe vieilles de millions d’années.
Le Mouvement Primordial n’est pas né d’un éclair de génie ni d’une théorie abstraite.
Je n’ai pas cherché à imiter des rituels ou des jeux tribaux.
Il est né d’une observation simple :
l’être humain va bien lorsqu’il se trouve dans un environnement cohérent avec sa nature, et il s’épuise lorsqu’il s’en éloigne trop.
Cela a toujours existé. La modernité ne l’a pas supprimé : elle l’a recouvert.
Je n’ai pas « créé » le Mouvement Primordial : je l’ai reconnu.
Et je partage ce chemin parce qu’il m’a fait du bien et que, peut-être, il pourrait t’en faire aussi.
Si un jour tu souhaites l’essayer, tu verras ce qui arrive quand le corps se souvient de qui il est.
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